/ C INTERRUPTION DE L’EXECUTION EN ASSEMBLEE (JAMAAT) DES PRIERES QUOTIDIENNES ET DE LA PRIERE DU VENDREDI EN RAISON DU NOUVEAU TYPE DE CORONAVIRUS
C INTERRUPTION DE L’EXECUTION EN ASSEMBLEE (JAMAAT) DES PRIERES QUOTIDIENNES ET DE LA PRIERE DU VENDREDI EN RAISON DU NOUVEAU TYPE DE CORONAVIRUS


En raison du nouveau type de coronavirus, qui a été déclaré comme épidémie mondiale par l'Organisation Mondiale de la Santé, et n'a pas encore été traité et cause donc la mort de milliers de personnes, notre Haut Conseil a évalué dans le cadre des informations fournies par les autorités compétentes, le sujet de l’exécution en assemblée (jamaat) de la prière du vendredi ainsi que des cinq prières quotidiennes. En conséquence :
 

● Le nouveau type de coronavirus se propage rapidement d'une personne à l'autre dans l’environnement où il se trouve et devient une épidémie en très peu de temps;

● Comme le virus n'est pas remarqué rapidement lorsqu'il est transmis, les personnes atteintes de la maladie représentent un grand danger pour les autres personnes dans le même environnement;

● Les endroits où les personnes sont rassemblées créent un environnement très propice à la propagation du virus en question et comportent un risque élevé de maladie.

Avec l'augmentation du nombre de cas dans notre pays, l’autorité publique a décidé par précaution, d’annuler les évènements qui réunissent beaucoup de personnes et de fermer de nombreux endroits qui rassemblent plusieurs personnes. Compte tenu de cette situation extraordinaire, il est entendu que le risque de propagation du virus peut augmenter si les prières continuent d'être exécutées en assemblée dans les mosquées et les masjids.

À cet égard, l'Islam, dont le but principal est de protéger la vie humaine, n’autorise jamais les pratiques qui mettent la vie des personnes en danger. En effet, notre Prophète a attiré l’attention sur la pratique de quarantaine en disant : « Lorsque vous apprenez que la peste se déclare dans un pays, ne vous y rendez pas ; mais, si elle est déclarée dans le pays où vous êtes, ne quittez pas ce pays pour la fuir » et il a souligné la nécessité de se méfier des maladies épidémiques en ordonnant « que la personne porteuse de la maladie infectieuse ne se rende pas chez la personne saine ». Par conséquent, jusqu'à ce que le risque de propagation de la maladie disparaisse, il est devenu nécessaire d'interrompre les prières en assemblée dans les mosquées et les masjids, et en particulier les prières du vendredi.

Au cours de ce processus, il a été décidé qu'il serait approprié d'exécuter la prière de midi (salat al-Dohr) individuellement au lieu de la prière du vendredi, de continuer la récitation de l’appel à la prière (adhan), qui est le signe distinctif de l'Islam, et de garder les mosquées ouvertes en prenant les mesures nécessaires, pour ceux qui souhaitent effectuer des prières individuellement.

MOTIFS :

L'Islam a établi des principes de base à suivre pour que les gens vivent en paix et en sécurité et satisfassent les exigences de leur servitude. Dans ce sens, les érudits islamiques ont considéré la préservation de cinq valeurs répertoriées comme la vie, la religion, la génération, la raison et les biens (al- daruriyyat al-khamsa) comme incontournables pour les personnes et la société.

Alors que le principe de la préservation de la religion exige le respect des ordonnances et des interdictions de la religion ; le principe de la préservation de la vie requiert principalement l'immunité du droit à la vie et l'élimination des dangers qui mettront fin à la vie. En conséquence, alors que le musulman est obligé de satisfaire aux exigences de sa servitude (adoration) d'une part, il est également responsable de prendre des mesures pour protéger sa propre vie et celle des autres. Comme on le sait, être en bonne santé est considéré comme la condition de base pour effectuer une adoration.

Notre religion a protégé l'immunité de la vie humaine et a ordonné l'élimination des éléments qui lui porteraient préjudice. La nécessité d'appliquer des mesures préventives pour la protection de la santé et de prendre un traitement suite à une maladie est construite sur cette base. Le Prophète (saw), qui a déclaré que pour chaque maladie, son remède a également été créé (Boukhari, La Médecine, 1; Muslim, Salâm 26/69), a en outre attiré l’attention sur l’importance du traitement en ordonnant "Soignez-vous Ô serviteurs d’Allah !" (Ibn Majah, La Médecine, 1). En conséquence, tout d’abord des mesures préventives doivent être appliquées afin de vivre en bonne santé et ne pas laisser place aux maladies, puis être traitées si le cas de maladie se présente.

De plus, c'est une exigence de notre religion de faire attention aux risques sanitaires en tant qu'individu et en tant que société et surtout de prendre les mesures nécessaires contre les maladies infectieuses. En fait, le Messager d'Allah (saw), afin de prévenir la propagation des maladies infectieuses, a attiré l’attention sur la pratique de quarantaine en disant : « Lorsque vous apprenez que la peste se déclare dans un pays, ne vous y rendez pas ; mais, si elle est déclarée dans le pays où vous êtes, ne quittez pas ce pays pour la fuir » (Boukhari, La Médecine 30; Muslim, Salam 32 / 92- 96). Dans un autre de ses hadiths, il a insisté sur l’adoption d'une pratique prudente et prévoyante contre l'épidémie en disant : « Que la personne porteuse de la maladie infectieuse ne se rende pas chez la personne saine » (Boukhari, La Médecine, 53).

Cette sensibilité du Prophète (saw) se reflétait également dans ses actions. En effet, quand il a appris qu'une personne atteinte d'une maladie infectieuse était présente parmi une délégation venue lui faire part de leur loyauté, il n’a pas pratiqué la musafaha (Se donner la main en mettant les paumes en contact) et en lui disant “Nous avons accepté ton allegeance, tu peux rentrer chez toi” (Muslim, Salam, 36/126), il a évité tout contact étroit avec les personnes exposées aux maladies infectieuses.

Cette sensibilité observée chez le Prophète (saw) se reflétait également dans la pratique des compagnons. En fait, alors qu’il se rendait à Damas, Omar (r.a.) a décidé, à la suite de consultations, de retourner par précaution lorsqu'il a été informé qu'il y avait une maladie épidémique. Sur ce, à ceux qui lui demandirent : "Fuis-tu le destin d'Allah?" il répondit "Oui, nous fuyons le destin d'Allah, pour aller au destin d'Allah" (Boukhari, La Médecine, 30; Muslim, Salam 32/98) et a ainsi souligné que la puissance d'Allah englobe tout et qu'il était nécessaire de prendre des précautions. De même, il figure dans les sources que le compagnon Amr bin al-As a également eu recours à une même pratique et que Omar a approuvé cette pratique (Ibn Kathir, Al-bidâya Wa An-Nihâya, VII, 79).

En rapport avec le sujet, il est indiqué dans le Coran :“Appliquez-vous aux Prières, entre vous, et à la Prière de juste milieu ; et, dévoués, tenez-vous debout devant Dieu. Mais si vous êtes en péril, alors priez, à pied ou montés. Puis quand vous êtes en sécurité, rappelez-vous Dieu selon ce qu’Il vous a enseigné, et que vous ne saviez pas” (al-Baqarah, 2/238-239). Ainsi, un certain nombre d’éléments qui font partis des élémentaires (rukn) de la prière tels que la prosternation et l’inclinaison peuvent être abandonnés en cas de peur. Cela indique que certaines obligations (fard) peuvent être déchues en cas de nécessité (darura). En outre, en se basant aussi sur le principe "Epargner les dommages mineurs pour éviter de plus grands dommages", on peut conclure qu'il serait approprié de suspendre la prière en assemblée pendant un certain temps en raison de la pandémie qui porte un risque mortel. Dans ce contexte, en cas de fortes pluies, qui peut être considéré comme plus léger que les maladies épidémiques, il est sujet d’interruption de l’exécution des prières en assemblée. En effet, Abdullah ibn Abbas a dit à son muezzin un jour de pluie : “(pendant la récitation de l’appel à la prière) Après avoir prononcé « ach-hadou ana Muhammad Rassoul Allah”, ne dis pas “Hayya alas Salah”, dis plutôt “Priez dans vos maisons” (Sallu fi buyutikum).” Alors que les gens commençaient à porter une méfiance à cette pratique, Abdullah ibn Abbas (r.a) a déclaré : “Ceci a été fait par quelqu'un de mieux que moi, par le Messager d'Allah (saw)…” (Boukhari, Vendredi, 14) De ce hadith, on voit que dans des situations extraordinaires, la prière en assemblé a été interrompue.

Dans ce contexte, lorsqu'une maladie déclarée par les autorités sanitaires comme "épidémie mondiale" survient, afin de ne pas mettre en danger la santé de la personne et de la communauté et de cette manière, mettre en oeuvre le principe de «protection de la vie» que l'Islam considère comme une valeur indispensable, il sera inévitable de reporter la participation en assemblée des prières et de celle du vendredi jusqu'à la fin de l'épidémie. Parce qu'il est accepté comme sensibilité de base dans notre religion, en plus d'être en bonne santé soi-même, de ne pas mettre en danger la santé de quelqu'un d'autre, pour participer à ces adorations effectuées en assemblée (Boukhari, Adhan, 160 ; Muslim, Masajid, 17/68-77, Abu Daoud, Prière, 217). Le commandement du Prophète (saw), "Il n'y a pas de mal en Islam, et il n'est pas possible de répondre au mal par le mal" (Muwatta, Aqdiyya, 31 ; Musnad, I, 313 ; Ibn Majah, Ahkam, 17) exige également ceci. 

Dans le cas où le risque de maladie infectieuse prend une dimension mondiale qui menace toute la société et même l'humanité, l'autorité publique a le pouvoir d’interdire le regroupement dans des lieux et aussi d’interdire l’exécution de pratique de groupe, et dans ce cadre elle a le pouvoir de reporter temporairement le culte collectif. Selon les commandements de l’Islam « Ne vous jetez pas de vos propres mains dans la destruction » (al-Baqarah 2/195) et « Ne vous tuez pas vous-mêmes », il est nécessaire de se conformer à cette décision des autorités compétentes.


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